Quand la Commission des Droits et de l'Autonomie nous adresse une personne en situation de handicap, nous accueillons une personne. Nous faisons davantage qu'accueillir : nous nous inscrivons aussitôt dans une durée, et nous nous efforçons de comprendre cette personne dans sa globalité, avec l'ensemble de ses besoins et de ses ressources. Ce que nous lui proposons n'est donc ni une place, ni un lit, mais un service.
Nous allons travailler avec elle sur un parcours à partir de ses attentes, de ses besoins : c'est le temps de l'échange, de se "projeter" dans le futur avec souplesse. Le projet de vie est le socle du parcours des personnes, mais on n'est pas obligé d'en avoir un , rappelle avec un élémentaire bon sens Jean-Yves Hocquet dans un récent rapport.
Dans la mise en œuvre de ce projet, l'Association et les professionnels apportent leur garantie : l'accès au travail est assuré. L'Établissement et Service d'Aide par le Travail a pour objet des activités variées, nécessitant une présence régulière, motivée, en vue d'une production socialement reconnue par le contact avec la clientèle, dans le souci de résultats économiques permettant la pérennité de la structure. Nous proposons aussi des ateliers pour les résidents ne pouvant s'intégrer à l'ESAT adaptés à leurs compétences et leur rythme de concentration, avec des productions originales et de qualité.
L'accès au logement est assuré. Plus qu'un hébergement, c'est leur "chez eux". Les lieux de vie sont adaptés à cette réalité.
L'accès à la vie sociale, culturelle, spirituelle fait également partie des objectifs pris en compte par l'Association. Les professionnels, à l'écoute des intérêts et des valeurs de chacun, seront aptes à élaborer, avec les personnes en situation de handicap, les propositions permettant de répondre à ces attentes.
Le droit à la formation est une composante essentielle de notre projet : la formation signifie progression, adaptation, valorisation. La formation révèle ce possible qu'à toute personne, quelles que soient ses ressources cognitives ou motrices, le lendemain peut-être mieux que l'aujourd'hui.
Le droit à la vie affective et sexuelle, dont l'exercice relève évidemment de la sphère privée, nécessite pour s'exprimer un accompagnement personnalisé et confidentiel. Celui-ci fera l'objet le cas échéant de dispositifs institutionnels adaptés.
Le respect mutuel des personnes en situation de handicap et des professionnels est également une des valeurs de l'Association : respecter est toujours un acte de réciprocité : respecter l'autre est se respecter soi-même, et il en va ainsi pour le professionnel et le résident, et les résidents entre eux. Il fait l'objet d'une application quotidienne, concrète, de la prise en compte des droits et devoirs de chacun. Enfin, les attitudes, actes, paroles, relevant de la maltraitance à personne vulnérable sont bannies de nos pratiques. Est-il pour autant nécessaire de développer ce qu'est la "bientraitance" ?
Celle-ci va de soi et s'en écarter revient à s'écarter de la mission individuelle des personnels et institutionnelle de l'Association. Tout le sens de l'action auprès des personnes en situation de handicap est imprégné de bientraitance ; elle en est inséparable. Ces éléments fondateurs de l'accompagnement de la personne accueillie comme "personne à part entière", comme citoyenne… comme personne tout court, sont évidemment mis en réflexion, en pratique, en évaluation, dans les différents projets d'établissements et services. Ceux-ci sont soumis régulièrement à l'approbation du Conseil d'Administration.